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Libération

Le procès du sang contaminé. «L'incompétence n'est pas un délit». Réflexions de juges parlementaires entendues dans les couloirs.

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publié le 27 février 1999 à 23h54

Ce week-end, les juges se disperseront, pour se retrouver mardi et

entamer leur délibéré, rue de Constantine, siège de la CJR. Le président Le Gunehec a cru bon de lancer un avertissement solennel à la presse, afin qu'elle ne tente pas de recueillir quelques confidences des juges parlementaires, parfois fort diserts. Avertissement bien tardif. Avant même que l'audience soit achevée, des «délibérés» impromptus, dans les couloirs, au déjeuner, en petits groupes, ont déjà commencé. Encore pleins de doutes. Réquisitoire et plaidoiries n'ont manifestement pas produit tout l'effet désiré. La question de l'emploi du temps d'Edmond Hervé, maire de Rennes, suspecté d'être resté trop loin des affaires de son ministère, a ainsi été débattue. Au cours de l'un de ces déjeuners de juges, Patrick Ollier (RPR) aurait ainsi rappelé les va-et-vient de Jean-Claude Gaudin quand il était ministre de la Ville et maire de Marseille. Finalement, à droite, on trouve Hervé «méticuleux, gros travailleur mais pas compétent». Réplique immédiate de certains socialistes: «L'incompétence n'est pas un délit.» La circulaire du 20 juin 1983 ­ sur la sélection des donneurs à risques et la poursuite de la collecte de sang en prison ­ est aussi discutée. A qui la responsabilité? Au secrétariat d'Etat à la Santé? Au ministère de la Justice? «L'administration pénitentiaire n'a pas été avertie», a estimé l'un des juges de droite, au cours de ces prédébats. Un des témoignages n'est pas très bien passé: celui de