Les audiences devant la Cour de justice de la République sont
aujourd'hui terminées, les réquisitoires et plaidoiries prononcées. Ils n'ont pas répondu aux exigences de la Justice qui sont aussi des droits fondamentaux de l'être humain: la volonté de savoir ou encore la recherche de la vérité. Est-ce à dire que les dés sont jetés? Si tel est le cas, cela signifie clairement que le droit et la dignité des victimes auront été bafoués et que la suspicion ne quittera plus jamais les accusés, fussent-ils acquittés. Mais le dernier acte n'a pas encore été joué et le jugement aujourd'hui entre vos mains reste la carte ultime pour que ce procès reconquière quelque légitimité morale. Entendons-nous bien: les victimes ne réclament pas un verdict plutôt que tel autre. Elles exigent en revanche un jugement motivé, exigence partagée par tous les citoyens de ce pays. Nous récusons formellement le droit que s'est octroyé le procureur Jean-François Burgelin de présumer de notre réaction à votre jugement à venir. On pourrait d'ailleurs s'indigner haut et fort de l'attitude d'un procureur qui n'a jamais assumé sa fonction d'accusation et qui, de surcroît, parle à la place des victimes dans un procès où elles n'ont d'autre droit que celui de se taire. Malheureusement, le procureur n'a pas été seul à ne pas faire son travail. N'a-t-on pas entendu l'avocat général, Roger Lucas, lâcher en pleine audience «je pense moi aussi que l'arrêt de renvoi est bâti sur du sable»? Depuis quand et dans