Le Salon de l'agriculture se déroulera dans un climat de haute
tension. Vendredi, comme tous les jours depuis quelques semaines, les agriculteurs ont manifesté dans l'Orne et le Puy-de-Dôme contre le projet de réforme de la PAC (politique agricole commune). La veille, Pascal Coste, président du CNJA, avait souhaité que le Salon «soit de bonne tenue». Mais des débordements peuvent se produire même si les agriculteurs, qui organisent cet événement, ne souhaitent pas qu'il soit le théâtre de manifestations spectaculaires contre la réforme. Traditionnellement, en effet, le Salon de l'agriculture marque une trêve entre les agriculteurs et les hommes politiques. Exception: en 1983, Pierre Mauroy, alors Premier ministre, avait dû écourter sa visite après avoir été pris à partie par une centaine de personnes qui protestaient contre les augmentations du prix du lait proposées par la Commission européenne.
Dimanche, ça n'est pas Jacques Chirac qui inaugurera le Salon comme il l'a quasiment toujours fait depuis son entrée en politique, mais le ministre de l'Agriculture, Jean Glavany. Le chef de l'Etat, en visite ce jour-là en Macédoine, devrait clôturer la manifestation, le dimanche 7 mars. Entretemps, les personnalités politiques défileront, comme tous les ans, pour serrer la pince aux agriculteurs. Du Premier ministre, Lionel Jospin, vendredi 5 mars à 10 heures, à la ministre de l'Environnement, Dominique Voynet, jeudi 4 mars à 16 h 30, en passant par tous les membres du gouvernement.