A Clichy-Montfermeil, la zone franche, dessinée sur 201 hectares des
deux communes, a ses défauts. Mais ils sont mal mesurés. On sait qu'il y a des chasseurs de prime, mais pas combien. «Nous n'avons pas d'estimation. Certaines entreprises ne sont que des boîtes aux lettres, mais c'est marginal. Les responsables y déclarent le siège social, et le store reste fermé», dit Claude Dilain, le maire (PS) de la commune de Clichy-sous-Bois. Dans cette zone franche, où le chômage touche 17,6% de la population et 51,6% des moins de 25 ans, on ne peut pas évaluer précisément l'impact pour le travail local. «On considère que la zone franche a amené sur le site 1 000 emplois», avance quand même Claude Dilain. Le rapport de l'Igas (Inspection générale des affaires sociales) en dénombre davantage (1 439), mais tranche: «Les évolutions en cours pour chacune des communes se sont poursuivies selon leurs dynamiques propres, sans inflexion détectable due à la zone franche.» La conclusion de ce travail est plutôt raide: «Les effets sur l'emploi restent localisés et ne concernent que marginalement les 4 000 chômeurs de la zone franche.»
A Montfermeil, la zone a tracé de nouvelles frontières. La scission entre les commerçants inclus (dans la zone) et exclus est consommée: deux associations se sont créées. Ce médecin spécialiste a déménagé en claquant la porte car il n'en était pas, ce pharmacien de Montfermeil est «fou furieux», car la limite lui passe sous le nez. L'Igas pense que la zone franche