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Libération

Zones franches: anatomie d'un échec. Les sites créés dans les banlieues cumulent les effets pervers.

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publié le 5 mars 1999 à 0h01

Le gouvernement va «moraliser» les zones franches urbaines. Il a de

quoi s'occuper. Claude Bartolone, ministre délégué à la Ville, a présenté hier à la presse un rapport destiné aux parlementaires. Il éreinte le dispositif mis en place par la droite en 1996 dans le cadre du pacte de relance pour la ville. Le gouvernement d'Alain Juppé avait créé 44 zones franches urbaines (ZFU) où de fortes exonérations fiscales et de charges sociales étaient offertes pendant cinq ans aux entreprises qui s'installaient dans des quartiers en difficulté. Dix-huit mois plus tard, une phrase assassine résume le bilan: les aides à l'emploi «se sont traduites plus par un effet d'aubaine pour la trésorerie de l'entreprise que par un effet dynamisant sur le flux des embauches». Suit une liste d'effets très pervers auxquels le gouvernement promet de remédier.

Choix incohérents. En revanche, pour le choix des sites, c'est trop tard, selon Claude Bartolone. En décembre 1998, un rapport de l'Igas (Inspection générale des affaires sociales) avait pourtant souligné l'incohérence des zones retenues. Certains quartiers très en difficulté n'ont pas été choisis. D'autres ne méritaient pas les exonérations. Avec des critères objectifs, la zone franche de Nice ne se classe qu'en 154e position dans la liste des quartiers les plus en difficulté. Mais les critères étaient peut-être plus politiques que sociaux. Même chose pour l'étendue des zones. A Bordeaux, ville dirigée par le Premier ministre de l'époque, la zone