Lille, envoyé spécial.
Les religions, souvent facteurs de divisions, peuvent-elles faciliter le dialogue entre citoyens, voire renforcer l'intégration dans le cas de l'islam? C'est à cette question qu'ont tenté de répondre, dimanche, les quelques milliers de personnes rassemblées à Lille pour les deuxièmes Assises du dialogue interreligieux. Le rabbin Gilles Bernheim, responsable de la synagogue de la Victoire, à Paris, en est convaincu: la réponse est positive. «En tant que juif, j'estime que la grandeur de ma religion, c'est qu'elle donne à penser à tous les hommes, et surtout à ceux qui ne sont pas croyants. Respecter le shabbat, c'est montrer à tous les citoyens qu'il faut un jour de ressourcement dans la semaine, que ce soit le vendredi pour les musulmans, le dimanche pour les chrétiens ou n'importe quel autre jour, estime le rabbin. Il faut que le particularisme du religieux soit constitutif du lien social.»
Clérical ridicule. Vice-président des Amitiés judéo-chrétiennes, Gilles Bernheim insiste sur l'urgence de l'ouverture des religions à la société: «Pour un juif, l'idée de communauté a toujours été comprise comme la possibilité de s'intégrer à la nation sans perdre la spécificité de son identité religieuse. Or, aujourd'hui, la communauté devient un refuge pour ceux qui ont peur de l'idée de nation. C'est donc bien en tant que juif que je m'inquiète de l'état délétère de l'engagement citoyen.» Un point de vue confirmé par le prêtre Gabriel Ringlet, très critique à l'e