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Libération

Le double meurtre du «psychopathe». Issu d'une famille en lambeaux, Nouri est jugé pour la mort de deux touristes en 1993.

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publié le 10 mars 1999 à 0h04

Ses mains sont couvertes de tatouages. Son visage, de spasmes

nerveux. Et sa vie, marquée par de graves problèmes psychologiques. Pourtant, depuis lundi, le petit homme passablement agité répond devant la cour d'assises de Paris du double assassinat d'un couple tchèque dans un square parisien, le 11 août 1993. Responsable de ses actes, ont dit les psychiatres.

Ce soir-là, Bernard Nouri cherche à fêter ses 32 ans. Membre d'une fratrie de six enfants, et de huit autres demi-frères et soeurs, il erre seul dans Paris. La veille, il avait fait un énième séjour dans un hôpital psychiatrique. Deux jours plus tard, il y retournera. Mais, pour l'heure, le torse nu, il trempe ses pieds dans le canal de l'Ourcq. Là, il se fait contrôler une première fois par la brigade anticriminalité. Lui dit «se souvenir très bien» de l'épisode: «Je leur ai dit: "Je sors de l'hôpital, ça va pas, ça va pas, je vais tuer quelqu'un, vous ne pouvez pas me laisser comme ça. Mais ils n'ont tenu compte de rien.» A la barre, l'agent Boisat confirme: «On lui a conseillé d'aller voir un médecin ou les pompiers. En fait, j'ai pensé qu'il devait avoir un comportement suicidaire.» Quelques instants plus tard, nouvelle brigade, nouveau contrôle. Souvenirs d'un autre gardien de la paix: «Nouri était un peu agressif. Il s'agitait, tremblait pas mal. Il me paraissait louche. Je lui ai dit de ne pas rester là et il m'a répondu: "J'ai mon coupe-coupe dans mon sac. Je ne l'ai pas fouillé. Il semblait dire n'importe quoi