Qui travaille régulièrement à l'hôpital, y dirige éventuellement un
service, et n'est pas reconnu par le conseil de l'ordre des médecins? Qui effectue chaque jour les gestes techniques les plus périlleux et doit encore passer des examens-concours pour prouver ses compétences? Des «metec» (médecins à titre extra-Communauté européenne), qui risquent de bousculer, cet après-midi, les membres du conseil national de l'Ordre à Paris, lorsqu'ils viendront réclamer leur inscription. Particulièrement imagé, ce sigle désigne en fait les médecins étrangers. Un nom qui, pour le gouvernement, les responsables hospi-taliers, et surtout pour les 8 000 principaux intéressés, est synonyme de «problème insoluble». Malgré une loi (1995), un nouveau statut obtenu sur concours (le PAC, ou praticien adjoint contractuel) et quel-ques circulaires, la situation de ces médecins dont la plupart travaillent dans les hôpitaux français depuis de longues années est toujours aussi précaire. Au point qu'un nouveau projet devrait bientôt être approuvé par le gouvernement.
No man's land. Les médecins à diplôme européen ont beau représenter 25% des effectifs hospitaliers et être jugés assez bons pour assurer 60% des gardes et des urgences, ils restent dans un no man's land professionnel, dénoncé par de nombreuses personnalités. En 1997, le professeur Claude Olievenstein lançait, avec quelques soutiens prestigieux (Bourdieu, Derrida, Edgar Morin"), un «appel pour la dignité». En 1998, la Ligue des droits de l