Les parents d'élèves sont moins durs avec les enseignants que ne
l'est le ministre de l'Education nationale. En effet, les quelque 1 100 personnes sondées les 5 et 6 mars par CSA pour Libération et France 3 jugent les professeurs compétents, travailleurs, insuffisamment reconnus et plutôt ouverts aux changements. N'en déplaise à Claude Allègre, les «usagers» ne sont finalement pas si nombreux à considérer l'absentéisme comme un fléau majeur de l'école publique. Pour autant, les sondés ne sont pas totalement satisfaits. Ils se montrent souvent très critiques sur les méthodes et sur l'organisation du système éducatif français.
Au mérite. Les parents verraient, par exemple, d'un bon oeil une meilleure prise en compte du mérite dans la rémunération des enseignants. Le taux de réussite des élèves aux examens serait un excellent critère d'évaluation, pensent-ils. De plus, pour 74% d'entre eux, il serait surtout souhaitable que les enseignants fassent moins de cours et davantage de soutien individualisé. Ils sont presque autant à vouloir raccourcir les vacances scolaires pour mieux équilibrer l'année scolaire. Une forte majorité, enfin (64%), serait prête à soutenir une proposition visant à réserver le samedi matin au dialogue entre professeurs et parents.
Or, à l'école primaire comme dans le second degré, les réformes proposées par Claude Allègre vont précisément dans le sens de ces demandes que bon nombre d'enseignants rejettent. Le sondage CSA montre pourtant qu'il serait hasardeu