Charles Pasqua gère le département le plus riche de France, et il a
les moyens de jeter quelques millions par les fenêtres. C'est l'une des conclusions immédiates que l'on peut tirer de la lecture du rapport rédigé par la chambre régionale des comptes (CRC) d'Ile-de-France concernant la gestion de la SEM 92, société d'économie mixte des Hauts-de-Seine, et outil devenu essentiel dans le montage des grands projets d'aménagement pasquaïens. Demain, le patron RPR du conseil général doit en faire le commentaire à son assemblée départementale. Certains élus de l'opposition se réjouissent d'avance du débat.
Bizarreries. Pour mener à bien ses projets et les préparer, Charles Pasqua n'a pas manqué de voir grand. En commandant près de 441 millions de francs d'études et de prestations de services à la SEM 92 en quatre ans. La SEM, à son tour, a recouru aux services d'un ensemble de sociétés prestataires de services et à des consultants pour élaborer ces études. La grosse difficulté, selon la chambre régionale des comptes, c'est que ces prestations de services et études ont été commandées dans leur très grande majorité de «gré à gré». «On constate une absence générale de mise en concurrence, tant entre le département et la SEM, pour la passation des conventions, qu'entre la SEM et les prestataires auxquels elle a eu elle-même recours pour la mise en oeuvre de ces conventions». Des méthodes en contradiction, soit avec la loi Sapin de lutte contre la corruption, soit avec le code des marc