La carrière d'André Goustat, 64 ans, fondateur du très corporatiste

parti Chasse, pêche, nature et tradition (CPNT), vient de prendre un sacré coup dans l'aile. Mis en examen jeudi pour «détournement de fonds publics, faux et usage de faux, abus de confiance», ce Périgourdin fort en gueule aurait effectué quelques malencontreuses opérations comptables dans les caisses de la fédération de chasse de la Dordogne, qu'il préside. Initialement versée par l'Etat à cet organisme pour assurer la formation de jeunes en contrat emploi-solidarité, la somme de 300 000 francs aurait servi à financer le voyage vers Paris de chasseurs du département. Objectif: la mégamanif de février 1998, qui rassembla environ 100 000 fanas de la gâchette, décidés à exprimer toute leur opposition à Dominique Voynet et aux directives européennes" «Grand-guignol». Vendredi, l'avocat d'André Goustat, réjoui de pouvoir «enfin avoir accès à un dossier instruit de manière inquisitoire», qualifiait cette affaire de «grand-guignol»: 300 000 francs, c'est que dalle dans le budget de la fédération de Dordogne, qui atteint 10 millions de francs par an. Il n'avait pas besoin de cet argent pour louer des bus.» Suivi de près par les policiers de Périgueux depuis deux ans, André Goustat avait été dénoncé par un informaticien de sa fédération, qui affirmait avoir passé plus de temps sur le programme politique du CPNT qu'à travailler sur les cotisations des chasseurs. Dès lors, les enquêteurs accordaient un soin particulie