Samedi, elle manifestait avec ses deux filles. Cette femme habite le
XIe arrondissement de Paris et paie un loyer de 3 000 F pour un deux pièces de 25 m2 rongé par l'humidité. La préfecture a établi un constat d'insalubrité, mais le propriétaire tarde à le remettre aux normes d'habitabilité. Pourquoi ne déménage-t-elle pas? «Je n'ai pas de travail fixe, je fais de l'intérim. Je n'arrive pas à trouver autre chose.» Son dossier de HLM, déposé en 1996, stagne parmi les 60 000 demandeurs prioritaires que compte la ville de Paris.
Fin de la trêve. Samedi, veille de la fin de la trêve hivernale, ils étaient près de 550, selon la police, et plus d'un millier, selon les organisateurs, à défiler à Paris. A l'appel du DAL (Droit au logement) et du CDSL (Comité des sans-logis), ils réclamaient «la suspension des expulsions locatives» et «la réalisation massive de logements pour les ménages à bas revenus».
Saturnisme. Dans le cortège, de nombreuses familles africaines vivant dans des squats sur lesquels pèse une menace d'évacuation permanente. A Paris, 6 000 à 8 000 personnes logent dans ces immeubles de fortune «occupés sans droit ni titre» (Libération des 13 et 14 mars). Le défilé comptait aussi des locataires de bâtiments insalubres des XIXe et XXe arrondissements, défilant sous la banderole «Saturnisme infantile = danger. Relogement d'urgence».
La marche avait reçu le soutien des partis de gauche, à l'exception du PS et du MDC. Parmi les manifestants, Denis Beaupin, porte-parole des Ver