A chacun son côté. Hier, boulevard Raspail, à Paris, Nicole défile
côté pair. Et Michel côté impair. Car le côté pair est réservé au cortège 4 000 personnes environ, plutôt calmes des instituteurs et professeurs d'écoles du SNUipp-FSU (beaucoup) et du Sgen-CFDT (un peu). Et le côté impair au cortège 4 000 personnes environ, plus agitées du Snes-FSU, de SUD-Education et des membres des collectifs et comités pour la démission de Claude Allègre, le ministre de l'Education nationale. Une heure plus tôt, le premier était parti de la place Denfert-Rochereau en réclamant des moyens pour transformer l'école. Le second du Luxembourg pour s'opposer à la réforme du lycée et réclamer la démission d'Allègre. Et à l'heure de la convergence des deux défilés sur le même boulevard, les avis divergent.
Drapeau. Nicole donc, 48 ans, institutrice en zone d'éducation prioritaire à Dammarie (Seine-et-Marne). Elle est syndiquée au Sgen-CFDT et porte haut son drapeau. Elle est «OK pour le changement». Mais refuse le gel de l'emploi public, «car il y a dans l'Education nationale trop d'emplois précaires et d'heures supplémentaires». Elle veut travailler autrement, «au Sgen, c'est pas nouveau». Autrement, c'est à dire en équipe, sur des projets précis, en ouvrant l'école sur l'extérieur, «sur ses partenaires». Mais pour ça, il lui faut du temps. Du temps de concertation: trois heures par semaine au lieu d'une actuellement. «Le ministère ne dit rien là dessus». Sa charte pour l'école du XXIe siècl