La chambre d'agriculture de Haute-Corse souffre d'un léger déficit,
et pas seulement d'image: de 1994 à 1997, elle a absorbé 83% des subventions réservées à l'agriculture pour son propre fonctionnement, qu'on imagine assez confortable. Michel Valentini, son président aujourd'hui mis en examen dans l'affaire du Crédit agricole (1), a par exemple dépensé en deux ans près de 700 000 F en frais de représentation, réceptions et indemnités. En 1997, la présidence a déjeuné pour plus de 98 000 F à l'Hôtel des Voyageurs de Bastia, renouvelé entièrement son mobilier (346 000 F en 1995) et dépensé 285 000 F en voitures dans les dix-huit mois qui ont suivi son entrée en fonction.
«Cavalerie budgétaire.» Les petits agriculteurs, étranglés financièrement depuis des années, devraient apprécier le rapport de l'inspections générale des finances (IGF) et de l'inspection générale de l'agriculture, qui ont épluché, du 10 au 24 juin dernier, les comptes de la chambre. La mission n'y va pas avec le dos de la cuillère: la situation comptable de la chambre en Haute-Corse est «confuse», elle accumule les pratiques «gravement irrégulières» dont certaines sont «assimilables à de la cavalerie budgétaire», et pas toujours par incompétence: «Cette situation résulte d'une volonté délibérée de la Chambre d'agriculture de ne pas faire apparaître dans sa comptabilité une partie de ses créances», note le rapport. La chambre n'a pas jugé bon de reverser plus de 600 000F de TVA et 750 000 F de taxe sur les salai