Montpellie, envoyé spécial.
Alain Marsac fait partie du comité consultatif de sa cité de Rouen. A ce titre, il s'exprimait hier aux Rencontres nationales des acteurs de la prévention de la délinquance, à Montpellier. «Si on décide de parler de toutes les violences, alors, il faut parler des violences des institutions. Pour l'instant, jamais personne de la Caisse d'allocations familiales ou de la Sécu n'est venu me taper sur la figure. Mais la violence par inertie quand vous attendez des heures, qu'il manque un papier, qu'il faut prendre le bus, qu'on vous répond par le mépris, cette violence-là est la plus dure à supporter.» Les 1 500 acteurs de terrain et habitants présents aux rencontres n'ont décidément pas épargné les institutions.
«Institutions en crise». Pour Lia Cavalcanti, responsable de l'association parisienne Espoir Goutte d'Or, «depuis des années, les pouvoirs publics se défaussent sur les associations, sous le prétexte qu'elles sont les mieux placées pour assurer la participation des habitants. Mais le financement des associations masque mal les absences des pouvoirs publics. Les institutions sont en crise, c'est plus visible dans les quartiers.» Les acteurs ont détaillé de multiples dysfonctionnements. Luc Rudolph, directeur départemental de la sécurité dans les Yvelines, reconnaît par exemple: «Les policiers ne sont pas formés à la connaissance des populations qui vivent dans les banlieues. Peu de policiers viennent de là, ce n'est pas notre principal secteur d