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Libération

Où sont les 113 000 policiers et qu'y font-ils? Une mission du Parlement enquête. Objectif: redéployer les effectifs.

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publié le 19 mars 1999 à 0h12

Les députés de la mission d'évaluation et de contrôle (MEC) ont

cherché hier à comprendre où sont les 113 000 policiers du pays, guère visibles sur la voie publique, et du même coup les 3,5 milliards de budget du ministère de l'Intérieur. Avec un ratio ­ le plus élevé d'Europe ­ d'un uniforme (policiers et gendarmes) pour 251 habitants, le député Louis Mermaz (PS) ne saisit pas pourquoi «on trouve deux jeunes adjoints de sécurité, seuls place de la Concorde, perdus au milieu des voitures, ce qui a provoqué un embouteillage».

Sur le gril de l'Assemblée nationale, le directeur général de la police, Didier Cultiaux, parle de redéployer sur le terrain 10% des policiers stationnés dans les bureaux des états-majors, de «stabiliser et non [de] réduire les CRS», pourtant pléthoriques (15 500 à 16 000), et de «déléguer au secteur privé la réparation des automobiles», qui bloque 1 200 «actifs» dans les garages. Supersecrétaires. Titillé par les élus sur le temps de travail de ses fonctionnaires, le directeur avance ses doléances: «Nous ne sommes pas dans une logique de paiement des heures supplémentaires, mais de récupération», et, «sur les 5 000 emplois d'agents administratifs prévus par la loi sur la sécurité de 1995, la police n'en a obtenu que 1 800». Des policiers font donc un job de secrétaires, avec un salaire deux fois supérieur.

Jean-Jacques Jégou, député UDF du Val-de-Marne, rembarre le directeur: «Expliquez-nous plutôt comment tous ces policiers se sont perdus dans la nature