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Libération

VIH: échec du traitement «postexposition» sur une infirmière.

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publié le 19 mars 1999 à 0h12

C'est une sale histoire, un véritable échec qui soulève bien des

interrogations rétrospectives. Depuis maintenant deux ans, lorsqu'une infirmière se pique avec une aiguille, éventuellement contaminée par le VIH, lorsqu'un toxicomane se shoote avec une seringue non stérile ou encore quand une personne s'estime en danger après un acte sexuel non protégé, on entreprend un traitement dit postexposition. En d'autres termes, on va donner le plus tôt possible à la personne une trithérapie anti-VIH. Ce qui, statistiquement, permet d'abaisser le risque de contamination. Or, la semaine dernière, lors d'un colloque sur cette question, organisé par le laboratoire Bristol-Myers Squibb, il a été fait état, pour la première fois en France, d'un échec flagrant de cette chimioprophylaxie. La scène se passe fin 1997, dans un service de maladies infectieuses, à Paris. Une infirmière se pique avec une aiguille usagée d'un patient séropositif. La piqûre est profonde. Dans les deux heures qui suivent, l'infirmière est mise sous traitement postexposition et reçoit la même trithérapie que celle du «patient-source». En effet, ce dernier ayant une charge de virus indétectable, cela indique que le traitement antiviral qu'il reçoit est efficace. En plus, après analyse virale, la souche du virus se révèle sensible à ce traitement. «Bref, explique le professeur Elisabeth Bouvet, ce sont les meilleures conditions.» Mais quelques semaines plus tard, l'infirmière se révèle séropositive. Le mois dernier, au