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Libération

L'avortement, discipline en souffrance. Un rapport juge l'IVG trop peu accessible et mal pratiquée.

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publié le 20 mars 1999 à 0h13

Le professeur Israël Nisand, chef de service de

gynécologie-obstétrique à Strasbourg, hésite. «Non, ce n'est pas si mal que ça.» Mais il tempère aussitôt: «Cela étant, il y a de vrais problèmes.» Bref, c'est le verre à moitié vide ou à moitie plein. Mais, pour une fois, cette position, apparemment prudente, correspond bien à la situation de l'Interruption volontaire de grossesse (IVG) en France: le dispositif fonctionne, mais il y a une série de grains de sable nécessitant une adaptation, voire une réorientation, comme le révèle le rapport du professeur Nisand, rendu public, vendredi, par le ministère de la Solidarité. «L'IVG reste encore trop le parent pauvre de la médecine», explique-t-il.

Disparités régionales. En France, l'IVG peut être pratiquée aussi bien dans un établissement privé que public. Après le vote de la loi Veil en 1975, certains services des hôpitaux se montrant réticents, on avait assisté à la création de centres autonomes pour éviter que des villes entières se retrouvent sans lieu médical où pouvait se pratiquer un avortement. Aujourd'hui, ce dispositif à trois jambes (public, privé, autonome) montre ces limites. Avec des disparités régionales fortes; en Ile-de-France, deux tiers des IVG sont réalisés dans le privé. «Aujourd'hui, il faudrait faire en sorte que tous les services hospitaliers de gynécologie obstétrique comportent un volet traitant de l'orthogénie. L'absence totale d'IVG dans certains services hospitaliers n'est plus acceptable.»

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