Douche froide pour la CGT et les sympathisants de la cause des sans
papiers. Hier, un des cadres du syndicat, Michel Beurier, a été condamné par le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand à deux mois de prison avec sursis et 3 000 francs d'amende. Par sa sévérité, la décision prend un tour symbolique: Michel Beurier, âgé de 52 ans et secrétaire de l'union départementale du Puy-de-Dôme, a été condamné pour «aide au séjour irrégulier», ce que les militants ont baptisé «délit de solidarité» en faveur d'un étranger en situation irrégulière. Jugé le 8 mars et soutenu à cette occasion par des milliers de militants, le cégétiste était accusé d'avoir brutalisé un policier pour aider un jeune Sénégalais à s'échapper de la salle du tribunal administratif qui venait de confirmer sa reconduite à la frontière. Version contestée par Michel Beurier et la plupart des témoins de la scène, militants de la cause des sans-papiers, qui n'avaient vu qu'une «bousculade» au cours de laquelle le jeune homme aurait filé entre les mains des policiers chargés de l'escorter jusqu'au Sénégal.
Témoins de moralité. «Stupeur et indignation.» Ces mots, en exergue du communiqué de la CGT à l'énoncé de la décision, traduisent bien la surprise du syndicat qui, pour le procès, avait rameuté à Clermont-Ferrand plus de 10 000 manifestants, venus de toute la France. Mais ni la foule, ni la présence de Bernard Thibault, le nouveau secrétaire général, ni les quatorze témoins de moralité, dont Louis Viannet, n'ont