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Libération

Le 33e recensement des français. Les SDF à travers les mailles des recenseurs. Leur mobilité et leur méfiance compliquent la tâche.

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publié le 23 mars 1999 à 0h14

Le recensement des sans-domicile fixe est un vrai casse-tête pour

l'Insee. Les statisticiens avouent sans rechigner leur incapacité à cerner de façon rigoureuse le nombre des personnes qui ont perdu leur logement. «Le recensement général de la population est fondé sur le domicile. Schématiquement, les agents recenseurs vont chez les gens, frappent à leur porte et comptent les gens qui vivent dans la maison ou l'appartement. Ce cadre méthodologique n'est pas très performant pour les sans-domicile», concède-t-on à la direction de l'Insee. Pour aboutir quand même à quelque chose, tous les lieux fréquentés par les sans-abri ont été passés en revue: les CHRS (centre d'hébergement et de réinsertion sociale), les foyers d'urgence, les accueils de jour où les SDF se font domicilier pour recevoir leur courrier" sans oublier les services sociaux des mairies. Des agents recenseurs sont aussi partis dans les rues à la rencontre des personnes qui ont basculé dans l'errance. Autant dire que la méthode a ses failles: les doubles comptages sont fréquents. Et les oublis aussi: mobiles par définition, beaucoup de sans-abri passent au travers des mailles. Et puis, il y a la foule des sans-domicile hébergés provisoirement par la famille ou des amis. Ils sont souvent «oubliés» faute d'avoir été signalés à l'agent recenseur.

Compte tenu de sa complexité, le recensement des SDF a commencé bien avant celui de la population sédentaire. Et pour éviter trop de doublons, une date a été retenue: le grand