Un recensement visant à quantifier avec davantage de précision le
phénomène des sans-abri va avoir lieu en 2001. L'enquête sera menée par l'Insee, avec l'aide de l'Ined (Institut national des études démographiques), qui a mis en place une méthodologie adaptée au comptage des personnes qui n'ont plus de domicile. Une enveloppe a été réservée par l'Institut de la statistique pour produire cette étude, voulue par la plupart des associations caritatives. Toutes considèrent qu'il est indispensable de connaître avec rigueur l'étendue de l'exclusion et de mesurer ses évolutions à intervalles réguliers: tous les quatre ou cinq ans, par exemple. Car, pour l'instant, le savoir dans ce domaine demeure sommaire. Le chiffre des 200 000 sans-abri pour toute la France souvent cité par des oeuvres comme la fondation Abbé-Pierre est tiré du précédent recensement général, en 1990, et dont on connaît les insuffisances méthodologiques. Outre son incapacité à recenser avec précision les personnes qui n'ont plus de logement (double comptage, oublis"), la notion de sans-domicile retenue par l'Insee est très large. Elle inclut notamment des populations qui ne sont pas touchées par l'exclusion: personnel travaillant et logeant sur des chantiers, forains, marins-pêcheurs" Selon les spécialistes de l'Institut national des études démographiques, le chiffre de 200 000 sans-abri est «sans doute surestimé». Il y a quelques années, l'Ined avait effectué une étude limitée à Paris intra-muros avec une mé