P hilippe Chanson a beau être un professeur de psychopathologie
clinique respecté, il vient de se faire écraser à la belote par ses étudiants. Dans son dos, un jeune homme s'essaye au jonglage. D'autres, assis sur des sacs de couchage, s'excitent autour d'un jeu de société. Et dans ce brouhaha, un étudiant étudie. 2 000 sans amphi fixe. Ainsi va la vie à Jussieu, tour 34, 5e étage, autour du bureau de la présidence de l'université de Paris-VII qu'occupent depuis maintenant quinze jours les étudiants de psychologie. Depuis octobre, ces derniers, 2 000 inscrits, sont sans amphi fixe. Ils ne veulent plus se faire balader. Le centre Censier, à l'autre bout de Paris, qui les accueillait depuis vingt-six ans, leur a demandé quatre jours avant la rentrée de regagner leur maison mère, prétextant une situation de sureffectifs, en Langues étrangères appliquées notamment.
Ils ont dans un premier temps été relogés sur le «grill» de Jussieu dans douze salles de TD vidées par anticipation en vue du désamiantage. Mais le comité antiamiante de l'université n'a pas apprécié. Il a obtenu en février que le tribunal administratif qualifie l'occupation d'illégale: la convention signée entre les deux universités et l'établissement public chargé du chantier pour le prêt de ces locaux, n'avait pas été ratifiée par le conseil d'administration de Paris-VII. «Une argutie juridique», estime un responsable universitaire, qui précise que la commission de sécurité a rendu un avis favorable quant à l'occup