Les victimes d'infractions pénales ne sont pas correctement prises
en charge par l'Etat: c'est de ce constat simple que part le rapport de Marie-Noëlle Lienemann, remis cet après-midi à Lionel Jospin. Simple, mais pas vraiment nouveau, puisqu'en 1982 déjà, le garde des Sceaux Robert Badinter s'était posé le même problème. L'ancienne ministre du Logement passe en revue les différentes mesures déjà en place, mais c'est pour mieux en pointer les défaillances: «Le temps n'est plus à la stimulation d'actions ponctuelles ou innovantes.» Il faut éviter d'infliger aux victimes le «parcours du combattant» classique. Il s'agit de placer partout commissariats, gendarmeries, tribunaux, écoles des permanences d'écoute des victimes. Les services de police et le procureur de la République seront sollicités afin d'assurer un meilleur suivi des plaintes car trop de victimes ne savent pas ce qui se passe après leur déposition. «Monsieur Victimes». Ce plan national est complété par des structures d'accueil aux victimes, une pour 100 000 habitants en milieu urbain et une par arrondissement rural. Marie-Noëlle Lienemann espère que soit créé un centre de recherche et d'évaluation statistique. Tous les ans, dans chaque département, un «Monsieur Victimes» évaluera le dispositif.
Parfois, certaines conclusions étonnent par leur évidence. Ainsi, la police doit pouvoir intervenir pour des faits «autres que ceux de la circulation routière» (proposition 46), «la présence des assistances sociales devr