«Un système permanent de régularisation.» C'est ainsi que Patrick
Veil, l'inspirateur des lois Chevènement, présente la législation sur les étrangers, entrée en vigueur en mai 1998. Contrairement aux circulaires de régularisation qui laisse une large place à l'interprétation des préfets, la loi a l'avantage d'être simple. Elle décrit des situations précises dans lesquelles entrent ou non les immigrés. En théorie, car il semble bien que l'arbitraire règne toujours aux guichets des préfectures: certaines refusent tout bonnement d'appliquer les textes. C'est le cas à Créteil (Val-de- Marne) où de nombreux étrangers fondés à espérer leur régularisation, n'arrivent toujours pas à faire valoir leurs droits. Méthodes critiquées. A la préfecture de Créteil, le téléphone sonne longtemps dans le vide. Tout un symbole. L'hiver dernier, le maire de Limeil-Brévannes, Joseph Rossignol, avait dû accueillir des grévistes de la faim en rupture de ban avec la préfecture. Soixante-quatorze jours de jeûne. Depuis, la situation n'a pas évolué dans le sens du dialogue. Et les avocats et la Ligue des droits de l'homme, très présente dans ce département, essuient refus sur refus pour des personnes qui, selon eux, entrent parfaitement dans le cadre de la nouvelle loi. Des étrangers, qui disent être en France depuis plus de vingt ans, sont ainsi renvoyés dans leur pays. Alors que dix ans (ou quinze pour les anciens étudiants et les Algériens) de présence sur le territoire sont suffisants pour obtenir