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Libération

Les policiers manifestent contre «la mort de la PJ». Ils soutiennent cinq collègues condamnés pour violences.

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publié le 27 mars 1999 à 0h19

Trois cents officiers de police judiciaire (PJ) ont protesté

vendredi place Dauphine, derrière le Palais de justice de Paris, contre la condamnation de cinq collègues de Bobigny (Seine-Saint-Denis), coupables de tabassage sur deux trafiquants de drogue. «Demain, n'importe lequel d'entre nous peut être accusé par un voyou et envoyé au trou», s'insurge un manifestant. Sur un véhicule de service, une banderole «La justice m'a tuer» (sic) et une couronne de fleurs dédiée à «La mort de la PJ».

Le tribunal de Versailles a infligé jeudi quatre ans de prison ferme pour «violences» et «agressions sexuelles» au commandant Hervé, 49 ans, arrêté à l'audience et conduit à Bois d'Arcy. Des peines de trois et deux ans ont été prononcées contre ses quatre subordonnés, laissés libres. «Violences graves». Selon le jugement, le récit d'Ahmed Selmouni, 54 ans, et Abdelmajid Madi, 43 ans, qui purgent des peines de treize et dix ans pour trafic de stupéfiants, «démontre que les policiers se sont livrés à des violences organisées et graves», le 25 novembre 1991, avec «coups de poing et de matraque sur le corps et la tête», au cours de «séances d'interrogatoires». Le médecin-expert qui a examiné Selmouni a attesté «avoir rarement constaté autant de lésions».

A l'audience du 4 février 1999, le capitaine Patrice Hurault, 43 ans, avait expliqué les traces de coups par l'interpellation musclée de Selmouni, «déchaîné». Le commandant Hervé, chef du groupe, avait suggéré «qu'on peut se faire des blessures t