Les pompiers savoyards l'avaient rebaptisé «le four à pizza». Et le
drame de mercredi leur a donné raison. La préfecture de Haute-Savoie faisait état hier de 40 morts, alors que six corps seulement avaient été extraits des 11,5 km du tunnel du Mont-Blanc. Une fois la chaleur du brasier réduite, les enquêteurs du SRPJ (service régional de police judiciaire) d'Annecy ont pénétré dans le tunnel hier pour tenter d'identifier les victimes ou, au moins, les dénombrer. Un travail qui risque de durer plusieurs jours. Comment expliquer un tel drame sur un axe routier parmi les plus fréquentés d'Europe? L'enquête en cours s'annonce longue et riche en polémiques.
1. Comment un simple court-circuit a-t-il pu provoquer une telle catastrophe?
Le routier belge n'a pu déterminer précisément l'origine du feu. «Il y avait une grosse fumée dans mon rétroviseur et du mazout a coulé sur le pot d'échappement», a-t-il déclaré vendredi. Cette fumée a été observée deux kilomètres après le péage, côté français. Le chauffeur décide de continuer sa route pour sortir au plus vite de ce qu'il appelle «le terrier». Quatre kilomètres plus loin, le bas de sa cabine est en feu. Les sapeurs- pompiers de Chamonix soupçonnent un court-circuit dans le système de réfrigération situé derrière la cabine du conducteur. Lorsque le chauffeur descend de son engin, il est trop tard pour activer les extincteurs. L'homme se sauve à pied vers l'Italie. Le feu a rapidement gagné la remorque, contenant douze tonnes de farine e