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Libération
Portrait

La longue marche de la «générale».Monique Vuaillat dirige le Snes avec fermeté depuis quinze ans.

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publié le 29 mars 1999 à 0h19

Elle ne supporte pas qu'on l'appelle la «patronne», ou la

«générale». Aussitôt, elle dénonce un coup bas et désespère de «ce pays qui n'admet pas la réussite des femmes». Monique Vuaillat est grande, brusque, autoritaire, charmeuse à ses heures. «Une belle femme», disent les hommes, un peu de crainte au fond des yeux. «Une femme de pouvoir», disent en choeur ceux qui l'ont côtoyée.

Sténodactylo. Elle a eu la chance d'avoir des parents cégétistes: un père agent de maîtrise, une mère ouvrière dans une tannerie. A sa majorité, Monique, maître auxiliaire, enseigne la sténodactylographie. Elle grimpe ensuite les échelons de l'enseignement technique, et fait ses premiers pas de syndicaliste dans Unité Action, le courant communiste de la FEN. En 1984, le parti renouvelle les cadres du Snes. Monique Vuaillat, qui n'est pas du sérail des profs certifiés et agrégés, devient pourtant secrétaire générale du syndicat. Elle survit ensuite à toutes les guerres, à la déconfiture du PCF comme à l'explosion de la Fédération de l'éducation nationale en 1993. «Elle a bien piloté, épousé les tendances profondes des enseignants qui, derrière des discours pseudo-révolutionnaires, sont très conservateurs», juge un ancien responsable de la FEN. Son premier grand combat remonte à 1989, quand elle fit plier Lionel Jospin et ses velléités de résistance à la revalorisation des enseignants. «Le ministre a cédé en sacrifiant son conseiller spécial dans l'affaire, raconte un témoin de l'époque, le vendredi