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Libération

Le Snes, l'autre ministère des professeurs.Le puissant syndicat, en guerre contre Allègre, ouvre son congrès ce matin.

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publié le 29 mars 1999 à 0h19

L'établissement, l'académie, le rectorat, le ministère: partout, le

Syndicat national des enseignements du second degré, le Snes-FSU, qui tient cette semaine son congrès à Lille, a tissé sa toile. Avec 87 085 adhérents, 57,5% des suffrages aux élections professionnelles dans les collèges et lycées, ce syndicat passe pour l'une des plus puissantes organisations du pays. Au point d'être accusé par ses détracteurs, Claude Allègre en tête, de cogérer ­ pour le pire évidemment ­ l'Education nationale. Vrai procès ou fausse dérive? Du bureau d'un proviseur à celui du ministre, qu'en est-il réellement de son «pouvoir»? Dans l'établissement, le lieu stratégique est évidemment la salle des profs. Le Snes arrose toutes celles du pays de ses publications. Il a compris depuis longtemps tout le bénéfice qu'il pouvait tirer d'une «politique de communication» intensive. Dans son budget ­ environ 60 millions de francs annuels ­ la part réservée aux publications dépasse les 17 millions. Premier outil: son hebdomadaire, l'Université syndicaliste. Avec 110 éditions en moyenne, cette revue représente le poste de dépenses le plus important: 300 000 F pour chaque numéro. Court métrage. Mais le syndicat n'hésite pas à recourir à des opérations exceptionnelles. Face à «la nécessité de réagir vivement aux politiques gouvernementales», il a accru, sur les deux derniers exercices, ses dépenses de 7,5 millions de francs pour des campagnes en direction de l'opinion, ou pour des publications supplément