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Libération

Sans-papiers: manif à Paris sans les Européens. La délégation italienne a été bloquée à Menton.

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publié le 29 mars 1999 à 0h19

Côté sans-papiers, on annonçait une manifestation «européenne». Côté

police, on avait déployé des forces et prévenu les commerçants, le long du parcours, qu'«il y aurait de la baston». Des deux côtés, on s'était (presque) trompés. Samedi à Paris, 5 000 personnes, sans-papiers et militants français, plus quelques Belges et une petite poignée d'Espagnols et de Portugais, ont défilé entre la place d'Italie et Montparnasse pour défendre les droits des étrangers. Une manifestation très calme, qui s'est cependant achevée par une brève occupation du siège d'Air France aux Invalides. Et un quasi-échec pour ceux qui souhaitaient une mobilisation européenne, la délégation italienne ayant été bloquée la veille à Menton par les autorités françaises. «Pour une Europe ouverte», proclame la banderole de tête. Derrière, les deux stars du cortège sont le couple Arlette Laguiller-Alain Krivine. Radieuse, Arlette mesure sa popularité. A ses côtés, Léon Schwartzenberg et Mgr Gaillot entourent Michel Beurier, le cégétiste condamné la semaine dernière pour avoir aidé un sans-papiers à s'échapper du tribunal administratif de Clermont-Ferrand. Mais, plus encore qu'«Arlette et Alain» et que les très rares personnalités politiques présentes (Noël Mamère et quelques élus Verts et PCF), les vraies vedettes sont des absents: les centaines de jeunes militants (3 000 selon eux, 1 500 selon les autorités) pacifistes, Verts et communistes bloqués vendredi soir à la frontière française, à Menton, par les f