En France, le ministère de l'Intérieur a précisé que sur 2 580
dossiers d'Algériens, 200 environ ont été régularisés, parce que ces personnes couraient des «risques vitaux» en cas de retour dans leur pays. Qu'est-ce qu'un risque vital? Un réfugié doit-il effectivement frôler la mort pour obtenir l'asile politique? Cette question particulièrement sensible a été posée devant le Conseil d'Etat, qui s'est prononcé à plusieurs reprises, avec des interprétations différentes selon les cas. Aussi les associations militent-elles pour substituer à la notion de «risque vital» celle de «risque sérieux», d'ailleurs prônée par la Commission consultative des droits de l'homme. En vain. Au cours de l'opération circulaire, seuls ont été régularisés les étrangers qui, selon le ministère de l'Intérieur, couraient des dangers vitaux. Avec les difficultés qu'on imagine pour en apporter la preuve.
Enquête. En Angleterre, la Medical Foundation for Victims of Torture, équivalent français de l'association Primo-Levi, a enquêté sur le sort des déboutés de l'asile renvoyés de Grande-Bretagne vers l'Algérie et la Turquie. Cette enquête, longue et difficile, qui ne porte que sur un nombre très limité de réfugiés, est cependant instructive. Elle révèle, dans tous les cas, que les autorités s'acharnent particulièrement sur les demandeurs d'asile lorsqu'ils rentrent, faute d'avoir obtenu un statut, dans le pays qu'ils avaient fui. Ces persécutions vont de l'interrogatoire avec coups aux tortures avec enquê