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Libération

La vérité prisonnière d'un coup monté. Qui, du gardien ou du détenu, a imaginé le stratagème de la boulette de haschisch pour se débarrasser de l'infirmier de la prison de Meaux? Le procureur retient la version du surveillant.

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publié le 31 mars 1999 à 0h22

Il est tout fier, le premier surveillant Philippe Nouveau, lorsqu'il

téléphone au procureur pour lui annoncer qu'il vient de démanteler un trafic de drogue dans sa maison d'arrêt. Il a pris le principal instigateur «en flagrant délit». Mieux, l'affaire est ficelée. Tellement même qu'elle est cousue de fil blanc. Ce dernier point, hier au tribunal correctionnel de Meaux (Seine-et-Marne), était bien le seul qui mettait tout le monde d'accord. Même Philippe Nouveau, accusé de dénonciation calomnieuse et d'immixtion dans une fonction publique par un infirmier qui pouvait écoper de quinze ans de prison .

Mésentente. Depuis plusieurs mois, le torchon brûle entre une partie des surveillants de la maison d'arrêt de Meaux (Seine-et-Marne) et l'équipe de l'Ucsa (unité de consultations et de soins ambulatoires). Ces médecins et infirmiers exercent des vacations, notamment psychologiques, dans la prison. Une intrusion mal vécue. Exemple des mésententes, expliquées à la barre par l'infirmière responsable l'équipe: «Nous, nous serrions la main aux détenus, nous ne nous permettions pas de les tutoyer.» Les gardiens n'apprécient pas. Nouveau prend la tête de la coterie. A une infirmière qui lui tient tête, il annonce: «Ça se paiera.» Une autre fois, il fouille dans un dossier médical, fait une photocopie qui se retrouve sur le bureau du directeur.

Les choses se gâtent très sérieusement lorsqu'un détenu tente de s'étouffer en se mettant la tête dans un sac. Le chef Nouveau s'abstient de préveni