C'est la première affaire enfin bouclée concernant la gestion des
marchés publics par la Ville de Paris. Durant deux jours, le tribunal correctionnel de Créteil (Val-de-Marne) a examiné les conditions dans lesquelles des services dépendant de la Direction de l'architecture ont saucissonné des travaux pour passer sous les seuils imposés par le code des marchés publics (700 000 francs et 300 000 francs selon les cas) ou truqué des appels d'offres. Des entorses qui visaient à favoriser une nébuleuse de petites sociétés, toutes montées par un seul homme, Jacques Lebourgeois, un entrepreneur doté d'une solide imagination pour passer au travers des règles. Renvoyé pour recel de favoritisme, abus de biens sociaux (entre autres délits), ce chef d'entreprise(s) a comparu en compagnie de six fonctionnaires de la ville de Paris. Parmi eux, Sophie Durrleman, ancien chef du bureau des Musées, qui se voyait reprocher d'avoir personnellement participé à ces découpages pour des travaux dans une photothèque et lors d'une rénovation dans un musée.
Evoquant une «volonté de s'affranchir des procédures», le substitut du procureur, Bernard Thouvenot, a requis deux ans de prison contre Jacques Lebourgeois, le bénéficiaire du système; des peines de prison avec sursis, assorties d'amende contre les cadres des sociétés impliqués dans ces trucages; enfin, il a demandé des peines allant d'une amende de 100 000 francs à une condamnation à six mois de prison avec sursis pour les six fonctionnaires. En s'é