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Libération

Vache folle: des primates contaminés. Ces animaux en captivité avaient consommé des farines de viande.

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publié le 31 mars 1999 à 0h21

L'encéphalopathie spongiforme bovine, plus connue sous le nom de

«maladie de la vache folle», a probablement contaminé un large nombre de primates. Primates non-humains, s'entend, gardés en captivité dans des zoos ou des animaleries et nourris en partie avec des farines de viande. Telle est la principale et inquiétante conclusion des observations publiées hier dans le bimensuel américain Proceedings of the National Academy of Sciences (Pnas) et conduites par la neurobiologiste Noëlle Bons (université Montpellier II) avec le concours, notamment, de Carleton Gajdusek (Prix Nobel en1976 pour ses travaux sur les encéphalopathies spongiformes) et de l'Américain Paul Brown (Institut américain de la santé).

Sérieux. Noëlle Bons et ses collègues ont recherché des traces de l'agent de la maladie de la vache folle, le fameux prion, chez dix-huit primates provenant de deux centres français. Et ils l'ont trouvé chez tous ces animaux. «Le signe indubitable qu'ils ont tous été contaminés», note la chercheuse. «Cette étude, qui offre toutes les garanties de sérieux, est impressionnante», commente Jeanne Brugère-Picoux, spécialiste des «maladies à prions» à l'Ecole vétérinaire de Maisons-Alfort, qui ajoute prudemment qu'«elle doit toutefois être confirmée par des travaux de plus grande envergure menés par d'autres équipes sur un nombre plus large de primates». En attendant, c'est la première enquête du genre et ses résultats ne manqueront pas de laisser songeur alors que l'on s'interroge sur