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Libération

Classement des lycées: le cercle vicieux.Pour les proviseurs, le palmarès accentue les disparités.

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publié le 3 avril 1999 à 0h34

Après les classements, les clameurs. Partagés entre colère et

découragement, les proviseurs ont réagi hier à la publication par plusieurs journaux de palmarès des meilleurs lycées. Beaucoup contestent, preuves à l'appui, les «mauvaises notes» qui leur ont été attribuées, d'autres, plus nombreux encore, estiment que ces publications encouragent le «consumérisme scolaire» et favorisent la ségrégation sociale. Ce sont ces réserves, méthodologiques et politiques, qui ont conduit Libération à s'abstenir de construire des classements à partir des «indicateurs de performances» publiés par le ministère (Libération du 1er avril). L'examen des listes proposées par le Figaro, le Monde, l'Express et le Nouvel Observateur confirme qu'aucun classement ne parvient réellement à rendre compte de ce que beaucoup prétendent évaluer: la plus ou moins grande efficacité pédagogique des enseignants. Désarroi. Que nous apprend par exemple le supplément détachable sur «les vrais bons lycées» du Nouvel Observateur? Qu'à Paris, le lycée Molière est un établissement «à potentiel faible» qui enregistre des performances «très en dessous de la moyenne». Les parents soucieux de donner le meilleur à leurs enfants y verront la confirmation que Molière reste bien la «poubelle du XVIe arrondissement». Dans le «banc d'essai» de l'Obs, ces mêmes parents vérifient qu'avec Janson-de-Sailly et Jean-Baptiste-Say, le quartier ne manque pas de lycées «à potentiel fort» dont les résultats sont «au-dessus de la moyenne