Alors qu'elle ne doit s'ouvrir au public que le 17 avril, la foire
du Trône à Paris a offert hier sa première attraction: un combat de foire, selon les bonnes vieilles traditions foraines. «Aux poings, entre hommes», raconte Fabrice, témoin de la bagarre. Trois personnes, dont un policier, ont été conduites à l'hôpital. Banale échauffourée? Pas vraiment. Hier à midi, au carrefour central de la foire, il ne restait que plusieurs larges taches de sang sur le bitume. Les traces d'un énième conflit entre les deux clans qui règnent sur les fêtes foraines parisiennes. La guerre est loin d'être éteinte.
Autotamponneuses. Depuis le 6 avril, date à laquelle les forains ont commencé de monter leurs stands, la tension ne fait que grimper sur la pelouse de Reuilly. Cette fête, installée dans le bois de Vincennes depuis 1962, a bien failli ne pas se tenir cette année. La mairie du XIIe arrondissement n'en veut plus. Trop de bruit, trop de violences. L'an passé, des bagarres avaient opposé la police et des bandes venues des banlieues. En décembre, la ville de Paris avait décidé malgré tout de maintenir la foire, à titre d'essai. Parmi les mesures prises, le clôturage du site et l'interdiction des autoscooters (ou autotamponneuses). «Ces manèges ont toujours été ceux qui amènent les voyous et donc les bagarres», affirme Jean-Pierre Pierre-Bloch, adjoint au maire de Paris chargé du commerce et de l'artisanat.
Pas de chance, les autoscooters sont justement la spécialité de la famille Lapère, l'