Les agents de l'Inspection générale des finances (IGF) viennent de
remettre au ministère des Finances leur rapport sur la gestion de la chambre de commerce et d'industrie d'Ajaccio et de la Corse-du-Sud (CCIACS). En février, les inspecteurs avaient débarqué sans coup férir sur les lieux, une véritable descente qui a duré trois bonnes semaines. Libération s'est procuré le document. Et, dans le genre accablant, ça se pose là. Selon toute vraisemblance, la justice devrait se saisir du dossier.
A tout seigneur, tout honneur, c'est le président de la chambre de commerce, Gilbert Casanova, 48 ans, qui a d'abord fait l'objet d'une attention toute particulière. Il faut dire que l'homme, par ailleurs un des chefs de file nationalistes du Mouvement pour l'autodétermination (MPA), n'est pas du genre discret. Les inspecteurs, qui ont retourné tous les tiroirs de la CCIACS, notent ainsi que Casanova, qui disposait de chéquiers et de cartes bancaires de la CCIACS «aussi bien pour couvrir les frais engagés dans le cadre de ses fonctions [...] que pour régler des dépenses privées», aurait tendance, selon eux, à ne pas s'enquérir de justificatifs pour ses notes de frais. 96 000 F en 1995 et 47 000 F en 1996 lui auraient été remboursés sans pièces justificatives. Mais, surtout, ses «dépenses d'hôtels et de restaurants présentent souvent un caractère somptuaire». Pour illustration, écrivent-ils, l'homme ne «fréquente quasi exclusivement [que] des hôtels de luxe dans lesquels le prix excède géné