Sainte-Marie-aux-Anglais (Calvados) envoyée spéciale
Un soleil radieux, une maison à colombages. Le cadre est idyllique mais le vieux monsieur est furibard. «Cette situation n'est pas normale, c'est un coup monté des Américains et de l'Europe, martèle-t-il. Moi, je sais ce que c'est qu'une usine, j'ai travaillé en usine dans les gâteaux, et je peux vous dire que cette usine-là, elle est d'une propreté admirable.» Autour de lui, les gens opinent. «C'est que ça leur plaît pas à Bruxelles, les fromages au lait cru», déclare un autre. «Je suis venu essayer de comprendre pourquoi il y a des cons à Bruxelles qui racontent que des bêtises, mais moi, je vais vous dire, tout ça c'est géré par les Ricains. Moi, j'ai mangé du camembert depuis que j'ai quitté le sein de ma mère et j'ai 78 ans», lance un troisième. Invitation. Comme 500 autres personnes environ, ces visiteurs ont répondu, hier, à l'invitation de la Fromagerie de Saint-Maclou, qui organisait une journée portes ouvertes de l'usine où sont fabriqués les camemberts Lepetit. But de l'opération: «Rassurer», explique Jean-Marie Cambefort, le directeur de la fromagerie. Le 23 mars, les services vétérinaires belges annoncent avoir trouvé des listeria (1) dans un camembert. Aussitôt, l'administration française répercute l'alerte. La réaction du public, échaudé depuis que deux personnes sont décédées d'une listériose fin janvier et début février, ne se fait pas attendre. Les ventes chutent de 50% environ. Pour redorer son image, l