La cour d'appel de Versailles a rejeté hier la demande de mise en
liberté du commandant de police judiciaire, Bernard Hervé, 49 ans, condamné à quatre ans de prison ferme pour «violences» sur deux trafiquants de drogue. Même au quai des Orfèvres, on reconnaît: «Dans la partie de bras de fer engagée par les policiers, les magistrats ont refusé de plier.» Les dix policiers de Bobigny présents dans la salle ont encaissé l'arrêt, sans broncher. Mais les deux avocats de la préfecture de police de Paris, Michèle Launay et Jean-René Farthouat, ont dû par la suite calmer l'explosion de colère de ces officiers qui ont cru à tort l'élargissement du commandant Hervé acquis. Motif mis en cause. La veille, l'avocate générale avait requis une levée du mandat de dépôt et s'était interrogée sur la réalité du «trouble à l'ordre public», invoqué par le tribunal correctionnel le 25 mars pour justifier que «la peine soit exécutée immédiatement». C'est parce que Bernard Hervé «exerçait toujours une fonction de responsabilité» à l'heure du jugement, plus de sept ans après les faits, qu'il a été incarcéré aussitôt. Puisque les cinq officiers condamnés ont été mis hors service le jour-même, les défenseurs d'Hervé ont plaidé que le motif ne tenait plus. A l'appui, une lettre du préfet Philippe Massoni: «Bernard Hervé est écarté de toute mission de police active et de commandement» jusqu'au procès en appel au mois de juin. La cour d'appel a estimé hier que «les faits eux-mêmes» de coups de poing et