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Libération

Ticket choc à la RATP. Georgette affirme avoir été rouée de coups.

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publié le 9 avril 1999 à 0h38

«Ma vie est détruite pour un ticket de Carte orange.» Le bras en

écharpe, une minerve autour du cou, Georgette Manette tremble encore en racontant sa matinée du lundi 22 mars. Vers 9 heures, elle passe son coupon dans un guichet de la station Villejuif-Louis-Aragon, à Paris. La barrière ne s'abaisse pas. Cette Antillaise de 43 ans demande conseil à une guichetière, qui l'envoie paître. Le ton monte, des insultes fusent des deux côtés, avant qu'un autre agent ne remarque que le coupon est démagnétisé, et lui donne une contremarque pour passer.

Selon Georgette Manette, c'est en se dirigeant vers le quai qu'elle se fait rattraper par la guichetière irascible et le chef de station, qui l'auraient alors rouée de coups. La RATP dément catégoriquement cette version. Un responsable du service de presse explique que «la plaignante a, la première, donné des gifles à l'agent, et qu'aucun coup ne lui a été ensuite porté». La RATP a porté plainte contre Georgette Manette.

Pendant qu'elle quitte la station et s'installe dans un bus, les agents préviennent la police, expliquant qu'un des leurs vient d'être agressé. Trois CRS débarquent dans le bus. Ils menottent Georgette Manette, avant de la pousser dans une voiture, vers le commissariat du Kremlin-Bicêtre.

Là, elle est d'abord mise entièrement nue, «dans un cagibi très sale». La porte reste ouverte, les policiers dans le couloir s'offrent quelques railleries. Un verre d'eau, aller aux toilettes, téléphoner, tout lui est refusé. Georgette Ma