Toulouse, de notre correspondant
«Il ne faut pas tout mélanger», reconnaît Pierre Fuziès, conseiller régional et président de la Fédération haut-garonnaise de chasse. Mais l'élu a beau dire, les chasseurs ne se sont pas contentés de défendre leur «droit» de tirer les canards: il faisaient ce samedi leur entrée en campagne. A la sonnerie des cors, ils étaient 25 000, venus en car des trente départements du Grand Sud, à se mettre en marche dans les rues de Toulouse. Rien de l'air politique du temps ne lui échappant, Pierre Fuziès, grand officier de la manoeuvre, a demandé à ses manifestants de «donner pour le Kosovo» avant de partir promener leur tenue kaki en ville.
Le motif du rassemblement était une nouvelle fois de dénoncer la directive de Bruxelles qui fixe les dates d'ouverture et de fermeture de la chasse aux oiseaux migrateurs. Pierre Fuziès enrage de ne pas pouvoir en négocier l'application avec le gouvernement «Dominique Voynet nous écoute mais elle ne fait rien». Le président de l'Association nationale des chasseurs de gibier d'eau, Emile Pouget, s'époumone lui contre le comité des experts «qui a la prétention d'en connaître plus que nous», «nous briserons le monopole des connaissances», lance-t-il à la foule dans un concert de pétards et de hourras! C'est la rue qui entend avoir raison «contre tous les technocrates», ceux de Bruxelles en particulier. «Le principe de subsidiarité autorise les pays du Nord à empoisonner les palombes considérées comme nuisibles», exp