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Libération

«Les rencontres amateurs sont devenues des défouloirs».Lassitude et moyens insuffisants à Clichy-sous-Bois.

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publié le 12 avril 1999 à 0h40

Souvent, les matchs du dimanche n'ont pas grand'chose à voir avec le

football. On y parle plus cutters et tournevis que reprises de volées au fond des filets. On oublie le score pour compter les jours d'interruption de travail. Le 29 mars, à Clichy-sous-Bois, le goal de l'équipe du Cosmos est sorti du terrain après avoir été frappé d'un coup de couteau au bras. «Il pissait beaucoup de sang» se souvient le gardien du stade. Huit voitures de police sont venues en renfort, mais le public s'est envolé à la première sirène. «Franchement je ne m'étonne plus de rien» ajoute-t-il. Au cours du mois de mars, la commission de discipline du district de Seine-Saint-Denis a examiné le cas de 783 joueurs accusés de violences. Terrain neutre. Après 62 ans d'existence, l'Union sportive olympique (USO) de Clichy-sous-Bois a dû jeter l'éponge en début de saison. A cause de l'insécurité, des agressions extérieures, des cambriolages en série. Un bénévole accuse aussi l'«abandon» moral et financier de la mairie. Depuis longtemps, tout partait en lambeaux à cause des bagarres. Tout a été tenté pour les éviter: jouer sur un terrain neutre, donner de faux lieux de rendez-vous aux supporters décidés à en découdre, exclure les plus durs. Mais ces petites combines n'ont rien résolu, car «les exclus se vengent dans les tribunes le dimanche suivant» dit un cadre.

Les coups peuvent aussi partir avant les matchs, parfois même au sein du club, entre séniors et juniors. Gérard, joueur à Clichy-sous-Bois: