Menu
Libération

A-t-on caché la vérité?

Article réservé aux abonnés
publié le 14 avril 1999 à 0h43

L'accusation est de taille. Selon Le Dauphiné libéré d'hier, l'ATMB

connaissait l'ampleur de la catastrophe le jour même du drame. Le quotidien a publié le relevé informatique du péage qui enregistre tous les passages à l'entrée française du tunnel. Et l'ATMB savait parfaitement qu'entre 10h43 et 10h45, plus de 25 véhicules avaient franchi la barrière. Un laps de temps qui n'a pas été choisi au hasard. C'est dix minutes avant que l'alerte d'incendie ne soit déclenchée. Et c'est approximativement le temps nécessaire à une voiture pour franchir les 6 kilomètres qui séparent l'entrée du tunnel de l'endroit où le camion en feu s'est arrêté. Malgré ce listing, aux premières heures de l'incendie, le mercredi 24 mars, les communiqués furent pour le moins évasifs. Le premier, en fait, n'était qu'un simple avertissement du CRIR (Centre régional d'information routière) de Grenoble indiquant que «le tunnel était fermé provisoirement en raison d'un poids lourd bloqué à l'intérieur». Dans l'après -midi, Georges Tosello, pompier à Chamonix trouve la mort. C'est alors la seule victime annoncée. Il faudra attendre jeudi soir pour que l'ATMB fasse état d'un bilan «entre 15 et 30 morts» et ce n'est que le samedi matin que le bilan de 40 morts sera établi. La société, et son président Rémy Chardon, savaient-ils dès le début que le bilan serait très lourd? Ils étaient en tout cas suffisamment inquiets pour en référer au ministère des Transports dès le premier jour. Jean-Claude Gayssot s'est r