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Libération

Emplois fictifs: Chirac cité dans un rapport de police. Les enquêteurs chiffrent les malversations de la Ville de Paris.

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publié le 14 avril 1999 à 0h42

C'est relativement salé et limpide sur les responsabilités. Le juge

Patrick Desmure a reçu le 25 mars un rapport de synthèse sur l'affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris, établi par les services de police qui donne un aperçu du coût pour le contribuable parisien des services rendus au RPR et liste l'ensemble des responsables.

Les chiffres d'abord: depuis le début de l'instruction, une quarantaine de faux employés ont été trouvés par les enquêteurs, dont dix-huit mis au service du parti de Jacques Chirac. Ces dix-huit salariés ­employés pour certains jusqu'au début 1998­ ont coûté 12,6 millions de francs ­autant d'argent soustrait aux caisses de la Ville. Les policiers n'ont pas calculé le coût des charges sociales, mais le Canard Enchaîné qui révèle aujourd'hui ce rapport de synthèse, l'évalue à 7 millions de francs supplémentaires.

Pour la partie des salariés qui étaient rémunérés par des entreprises privées, l'addition est à peu près aussi élevée. Hors charges, et a minima, c'est au moins une trentaine de millions de francs qui ont ainsi été détournés. C'est beaucoup d'argent envolé. A la demande de qui? Là, la démonstration des enquêteurs est tout aussi rude. Cette affaire des emplois fictifs «implique des responsabilités susceptibles de concerner les maires et adjoints (autrement dit Jacques Chirac, mais également son successeur, Jean Tiberi, ndlr), le secrétaire général et les directeurs de cabinet. A la lumière des témoignages recueillis, il apparaît que des age