Menu
Libération

Haro sur le Stic, le fichier Big Brother de la police.

Article réservé aux abonnés
publié le 14 avril 1999 à 0h42

La Ligue des droits de l'homme (LDH) a vilipendé hier, au cours

d'une conférence de presse, le Service de traitement des infractions constatées (Stic), un mégafichier de police en passe d'être légalisé. Pour Gilles Sainati, du Syndicat de la magistrature, ce système est «profondément liberticide» à cause de son «caractère exhaustif», de ses «longues durées de conservation de cinq, vingt ou quarante ans», et de la notion (policière, non juridique) de «mis en cause» dans une procédure: «Ce ne sont pas forcément des coupables mais des auteurs éventuels, témoins et victimes. La finalité va au-delà d'un moyen d'investigation pour la police judiciaire. C'est un fichier de population.» Jean-Louis Arajol, du Syndicat général de la police (SGP), désapprouve aussi le Stic en raison «des difficultés d'accès des citoyens à des informations les concernant» et de «l'utilisation des données dans un cadre judiciaire, mais aussi administratif»: «Au 1er janvier 1997, il y avait déjà 2 500 000 mis en cause entrés dans le Stic, 2 700 000 victimes physiques, 500 000 victimes morales, 5 millions de procédures et 6,3 millions d'infractions, ce qui ressemble un tantinet à Big Brother.» Pour Henri Leclerc, président de la LDH, «la Commission informatique et libertés a manqué à son obligation de vigilance» en donnant, le 24 novembre 1998, son feu vert au Stic, parce que «tous les citoyens y sont labellisés suspects et qu'il interdit le droit à l'oubli». Pour l'heure, le ministère de l'Intérieur révis