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Libération

«La vérité est au fond du cercueil». La famille Cecchi ne croit pas au suicide en prison de l'un des siens.

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publié le 14 avril 1999 à 0h43

Elle a beau remuer tout ce qu'elle peut et faire face, Marthe Cecchi

en revient toujours aux mots d'une mère: «Je veux pouvoir pleurer mon fils en paix.» Il se prénommait Thierry. Le 13 avril 1997, il a été retrouvé pendu dans sa cellule d'isolement de la prison de Grasse (Alpes-Maritimes). Depuis, Marthe et les siens s'accrochent à une tout autre thèse. Leur fils, leur frère, aurait été tabassé à mort par ses gardiens, qui auraient ensuite maquillé le décès en suicide. Plainte. Derrière le clan Cecchi, il y a le détective Roger-Marc Moreau, une journaliste locale, les écrivains Gilles Perrault et Roland Agret, et un comité de soutien d'une trentaine de membres. Contre la famille: des expertises, une première information classée sans suite, et quelques zones d'ombre. Hier, les Cecchi ont annoncé qu'ils allaient porter plainte contre X" pour homicide involontaire. A l'origine, Thierry Cecchi, 32 ans, employé municipal, est placé en détention provisoire pour le meurtre, en mars 1995, de Jean-Dominique Cerati, lors d'une partie de chasse à Sagone (Corse-du-Sud). Lui va nier et nier encore. Et se voir transféré une dizaine de fois en vingt-deux mois, de prison en maison d'arrêt. Mais l'homme, «un vrai Corse, fier et têtu», disent les siens, proteste de plus belle. Et, à chaque fois, «il est rituellement matraqué». Les soupçons de mauvais traitements sont tels que ses parents alertent par courrier juge, procureur et directeur de prison. En vain. Le 19 mars 1997, c'est Thierry Ce