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Libération

La listeria laisse un goût amer aux services vétérinaires. Ils s'estiment désavoués par le ministre de l'Agriculture.

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publié le 16 avril 1999 à 0h48

La révélation des différents cas de contamination de fromages au

lait cru par les listeria a provoqué une psychose chez les consommateurs. Mais l'onde de choc n'a pas épargné les services vétérinaires qui sont chargés du contrôle de la qualité des aliments dans les départements. Mercredi, les directeurs de ces services ont été reçus par Jean Glavany, le ministre de l'Agriculture et leur patron, à qui ils ont fait part de leur inquiétude. «On a l'impression d'un désaveu total des services qui vont au charbon au quotidien», résume Catherine Bouvier, présidente du Syndicat national des vétérinaires inspecteurs de l'administration (SNVIA).

Coordination. Fin janvier et début février, un nouveau-né et une femme de 31 ans sont morts d'une listériose pour avoir consommé un fromage de type époisses contaminé. Début mars, la polémique débute: sachant que le bébé est décédé le 15 janvier, pourquoi a-t-il fallu attendre le 26 février pour que la fromagerie soit fermée et la production détruite? En clair, la coordination entre les services vétérinaires et les services de santé a-t-elle fonctionné correctement? Le 3 mars, Jean Glavany annonce l'ouverture d'une enquête administrative. Beaucoup y voient un désaveu de la façon dont ses agents ont travaillé. Logiquement, l'investigation se fait essentiellement en Côte-d'Or, département où se trouve la fromagerie incriminée.

Mais, très vite, les enquêteurs semblent se focaliser sur les services vétérinaires (1). «Notre collègue de Dijon a affai