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Libération

Le désarroi des profs de collège. Difficulté à gérer des élèves de milieux et de niveaux trop différents: le premier constat du débat national est celui de l'échec.

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publié le 16 avril 1999 à 0h48

Serait-ce la fin du collège unique? La faillite de la doctrine

officielle qui demande à l'école de garantir «le brassage social» en regroupant tous les élèves dans les même classes, sans distinction de niveaux ni, bien sûr, d'origine sociale? Les premières indications sur les résultats de la consultation organisée au cours des trois derniers mois dans tous les établissements semblent le montrer. Le sociologue François Dubet, président du comité de pilotage de ce «débat national sur le collège de l'an 2000», l'a indiqué hier: dans les contributions écrites comme dans les débats publics, se manifeste «de manière obsédante» la conviction qu'il est devenu impossible de «gérer l'hétérogénéité» des classes. Vingt-cinq ans après sa création, de nombreux enseignants dénoncent ouvertement «la fiction» du collège unique.

Les conclusions du dépouillement des milliers de questionnaires retournés au ministère seront exposées le 18 mai, à l'occasion de la «journée nationale de synthèse» qui doit clore la consultation. François Dubet a tenu à dire, dès hier, sa conviction que, malgré l'échec du collège unique, «l'idée du collège pour tous reste largement acceptée». Selon lui, les enseignants favorables au retour à une orientation dès l'entrée en sixième restent minoritaires: «Ils sont emportés par la nostalgie d'une époque qu'ils n'ont, pour la plupart d'entre eux pas connue.» Mais il reste que cette «minorité» paraît loin d'être négligeable. Le traitement statistique des questionnaires perm