Nantes, correspondance.
Hassen, l'animateur du local préfabriqué qui abrite billard et baby- foot, les appelle ses «gremlins». Ils ont 12, 15 ans. Ils ont lâché leurs jeux pour écouter ces grands venus prêcher la bonne parole du rejet des violences stériles. «Ici, ça s'est calmé, lâche un de ces petits. Y avait des rodéos tous les dimanches, maintenant c'est une fois tous les deux mois. Ceux qui sont tombés en prison veulent plus y retourner. D'autres sont entrés dans l'islam.» Nicolas, l'un des principaux tchatcheurs du groupe Stop la violence, s'étonne: «Alors la prison, ça sert?» Le plus petit corrige: «Y en a qui vont se revenger contre ceux qui les ont balancés"» Nicolas poursuit: «Et la vengeance, il en faut ou pas? Je sais pas, j'ai pas de solution toute faite. Mais quand t'as ton honneur en jeu, comment tu t'arrêtes? Quand y a un mort?»
Température ambiante. Toute la journée, devant les différents groupes de jeunes nantais des cités HLM, l'équipe Stop la violence se renseigne sur la situation locale: les embrouilles, les armes, les filles, le rap, les flics, les profs. «Faut pas lâcher l'école. Moi j'ai lâché, mais j'suis con», avoue Foussemi.
L'après-midi, dans le quartier de la Bottière, le dialogue est plus rugueux. Plus fanfarons, les adolescents rétorquent en rigolant aux questions des «Parigots», pas convaincus qu'on puisse changer grand-chose. Les envoyés de Stop la violence s'énervent un peu devant l'inertie goguenarde du cercle d'une quarantaine de jeunes: «On