L'affaire des HLM meublées louées au prix fort par la Société
coopérative de logement populaire (Socolopo) de Strasbourg (Libération de vendredi) prend un nouveau relief à la lecture d'un rapport de la Mission interministérielle d'inspection du logement social (Milos) qui fait office de «gendarme» dans le milieu HLM. Le document explique pourquoi les locataires de la Résidence des arts à Strasbourg payent des loyers deux fois plus élevés que ceux généralement pratiqués dans le domaine du logement social: 1 723 F pour une studette de 18 m2 au lieu de 967 F. Pour les justifier, la Socolopo avance que ses logements sont meublés. Mais la réalité est tout autre, comme le démontre la Milos.
En fait, la Socolopo a acheté l'immeuble à un coût «élevé» à France Construction, une filiale du groupe Bouygues. Les plafonds du financement HLM ayant été largement dépassés, les responsables de la société ont alors joué avec les chiffres. «Le financement ["] de cette opération a été obtenu sur la base d'un dossier minorant son coût réel, pourtant connu (56,5 millions de francs), pour le faire entrer dans le cadre du prix de référence (47,9 millions de francs).» La Milos dénonce cette «pratique tout à fait anormale. Elle a conduit, compte tenu du coût de l'investissement, à majorer les loyers pratiqués». Et à avoir recours à la formule du meublé, qui autorise à gonfler les quittances. S'il a fallu investir en mobilier, la Milos note que la Socolopo n'a pas dépensé plus de «2 000 F par logement