Yves Marchand, ancien patron de la police des polices (IGPN), 59
ans, a été mis en examen à Paris mardi pour «faux en écritures publiques», «établissement et usage d'un certificat faisant état de faits matériellement inexacts», comme l'a révélé le Parisien. La juge d'instruction Marie-Paule Moracchini soupçonne l'inspecteur général d'avoir falsifié un procès-verbal dans une enquête contre l'ex-commissaire des Renseignements généraux, Patrick Rougelet. En 1995, le policier Rougelet, maniaque du fichage, a des soucis avec sa hiérarchie qui le suspecte de «monter» et «divulguer» des dossiers sur de hauts fonctionnaires pour déstabiliser le ministère de l'Intérieur. Son ami policier Jacques Delebois, l'homme qui avait remis le «vrai-faux passeport» de la DST à Yves Chalier, a même balancé un de ces dossiers à Matignon. Le directeur des RG, Yves Bertrand, est d'autant plus remonté contre ce subordonné qu'un état cadastral de son patrimoine personnel circule sur la place de Paris. Une enquête administrative est déclenchée.
Le 24 juillet 1995, Yves Marchand, patron de l'IGPN, flanqué de trois de ses «boeufs-carottes», déboule dans le repaire de Patrick Rougelet et passe son bureau au peigne fin. Son coffre- fort renferme des documents intéressants, notamment une enveloppe cachetée «Patrimoine immobilier Bertrand». Les pièces sont saisies et listées dans un bordereau de cinq pages que Rougelet a signé. Révoqué en février 1996 pour «faute professionnelle grave», Rougelet, qui a reconn